Sur des airs impitoyables [Orfallen, Sand]

Date d'inscription : 17/07/2012

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« Nous devons emprunter la barge si nous voulons rejoindre le navire. Que comptez-vous faire exactement ? L’équipage risque d’être surpris de vous voir embarquer en pleine nuit. Peut-être que je devrais passer le premier. »

Bras droit de Martell

" Soit, mais je connais ces pirates et la mission est trop importante pour que je minaude. Mettons nos égos de côté et concentrons nous uniquement sur nos survies."
Oberon voulait éviter qu'Elijah n'aille croire qu'il le prenait pour un subalterne. Même si en l'occurrence le Dornien avait plus d'expérience de cette racaille que l'homme du Nord et qu'il savait mieux à quoi s'attendre, vexer l'Ours serait une épine dans le pied.

La Lune Bleue avait bluffé, ses hommes étaient trop occupé à culbuter des prostituées pour être d'aucun secours, mais ils avaient la réputation d'être assez discret et de pouvoir surgir de nulle part et le commandant comptait sur ça pour dissuader les pirates de simplement les occire.
L'espace d'un instant, alors qu'ils étaient en route pour l'impitoyable, Oberon regretta d'être aussi impulsif lorsqu'il entendait le nom d'Aaricia Tywir, surtout que cette fois-ci il s'apprêtait à se jeter dans la gueule du loup.

Les deux soldats marchèrent en silence durant tout le trajet, devant eux leurs otages/guides faisaient de même. Le Dornien avait l'Immaculé à l'oeil, des deux c'était le seul à être dangereux.

Arrivé sur le port, Qoeth annonça l'évidence, et Oberon grogna.

"Non, tu restes ici et Xaor va y aller. Tu as plus de valeur que lui actuellement."

Alors que les deux pirates discutaient entre eux, le Dornien fouilla dans sa besace et en tira une petite fiole. Il la fixa un instant avant de la ranger, puis s'adressa à Elijah.

" Cette fiole peut nous sauver la vie, mais il nous faudra bluffer. Finalement je regrette de t'avoir embarqué là dedans, si tu veux t'en aller je comprendrai."

Le Chevalier Errant

"Je te le répète, Obéron Sand : tu m'as aidé durant la crise à la taverne alors que tu n'avais aucune obligation d'agir ainsi. Je ne suis pas homme à laisser une dette courir encore longtemps, et je vais t'aider à régler ce problème pirate."

Son regard se posa sur le navire à quelques mètres d'eux. Malgré son discours, Elijah n'était pas rassuré par l'idée de s'en prendre au bateau et à ses occupants ; ceux-ci n'apprécieraient certainement pas de découvrir Xaor tenu quasiment en laisse par un Chevalier Errant responsable de sa mutilation et un Dornien qui les poursuivait depuis longtemps, sans succès. Le plan de son acolyte n'était définitivement pas bon, mais c'était le seul qu'ils semblaient avoir pour le moment.
Ses yeux tombèrent sur la fiole d'Obéron, mais il ne posa aucune question. Si Sand n'avait rien dit, pour ne pas trop en révéler aux côtés de Qoeth et Xaor, il lui faisait confiance pour la suite des évènements.

"Nous devons y aller, maintenant. Mais nous devons également tenir Xaor et le forcer à n'utiliser aucun code auprès de ses compagnons. Nous devons avoir quelque chose auquel il tient."

D'un pas lourd, Orfallen s'avança vers le marin, agrippa ses cheveux pour le tirer en arrière. Le faisant quasiment chuter, il le retint en tenant violemment sa chevelure, avant de sortir de son autre main la dague qui avait déjà servi à le mutiler. Il lâcha alors sa coupe, immobilisa son poignet gauche avec et, d'un geste sec et évidemment tranchant, coupa le pouce et l'index du poing gauche.
Il le lâcha ensuite et récupéra les deux doigts, qu'il enfourna très rapidement dans une des poches de son manteau, avant de lancer un nouveau regard noir vers Xaor.

"Tes doigts sont tranchés, et il reste environ vingt à trente minutes avant qu'ils commencent définitivement à pourrir. N'importe quel Mestre, même saoul, pourra te les recoudre durant ce délai, qui nous suffira amplement pour ce que nous venons faire ici. Si tu nous trahis, si tu indiques notre plan à tes compagnons, si tu tentes quelque chose, si tu veux nous arrêter, nous périrons certainement mais pas avant de longues minutes. Et la dernière chose que je ferais, ce sera d'envoyer à l'eau tes parties. Comprends-tu ce que je veux dire ?"

L'Ours avança son visage pour appuyer ses mots, avant de ranger sa dague et de le forcer à avancer. Devant le regard sûrement enragé de l'Immaculé, il poussa sa victime vers le bateau, le faisant bien sûr passer en premier pour monter sur le navire et commencer enfin ce qu'ils étaient venus faire ici.

Date d'inscription : 17/07/2012

Quand les deux hommes s’écartèrent pour discuter, Qoeth échangea un regard avec Xaor. Il l’avait rarement vu aussi mal en point et craignait qu’il ne s’écroule d’une minute à l’autre malgré le fait que le vinsonge ait largement calmé sa douleur. Le dornien souhaitait que ce soit Xaor qui ouvre la voie en direction de la galère tandis que Qoeth resterait avec les deux hommes. Le grand noir ne répondit rien à cette exigence. Le chevalier errant se dirigea alors vers Xaor et l’attrapa par les cheveux, le faisant basculer en arrière. Le pirate blessé eut à peine le temps de gesticuler qu’il se retrouvait avec le poignet immobilisé et une dague prête à lui trancher les doigts.

Il laissa échapper un cri, étouffé par la main du grand noir qui se plaquait contre sa bouche. Qoeth était conscient que la moindre contrariété pourrait leur couter la vie à tout deux. Cela faisait la deuxième fois qu’il s’attaquait à Xaor, le mutilant sans vergogne. Qoeth sentait la colère lui ronger les entrailles – les deux hommes étaient assez suicidaires pour se rendre jusqu’à l’Impitoyable. L’homme à la peau d’ébène se demandait bel et bien comment ils comptaient s’y prendre pour parvenir jusqu’au Fléau sans se faire tuer par l’équipage. Une cinquantaine d’hommes, pour la plupart des Immaculés. Qoeth tenait toujours son ami, relâchant sa prise une fois que celui-ci ait cessé de se crisper pour hurler. Il tenait sa main blessée et arracha un bout de sa chemise pour contenir le sang qui goutait le long de ses phalanges. Il planta ses yeux sur Orfallen, tremblant de rage tandis que ce dernier le menaçait une dernière fois. Il se promettait de lui arracher les couilles et de les lui fourrer dans sa gorge pour qu’il s’étouffe. Il l’avait humilié, mutilé, et sa haine envers le chevalier errant n’était que plus exacerbée. Il cracha au sol en guise de réponse et tourna son regard mauvais en direction de la barge avant d’y mettre pied, aidé par Qoeth.

Un seul regard qu’ils échangèrent tout deux avant que le pirate mutilé ne commence à ramer péniblement en direction de l’Impitoyable. Convenir d’une rencontre avec Tywir n’allait pas être une tâche facile – déjà fallait-il qu’il survive à son retour au navire.

Quelques minutes plus tard, l’homme parvint à la galère et dut faire une pause de quelques secondes pour chasser les éclats argentés qui embrouillaient sa vue. Il grimpa à bord, retenant gémissement à chaque nouvelle prise ou mouvement. Certains membres de l’équipage étaient occupés à boire sur le pont tandis que d’autres piquaient un somme. Xaor se hâta de rejoindre la cabine du capitaine pour frapper du poing mais personne ne répondit. Le Fléau n’était pas là. Et lui de toute manière, ne comptait pas retrouver ses doigts. Il revint vers ses compagnons et leur expliqua la situation en deux mots. Qoeth était toujours là-bas et malgré le fait qu’il soit très capable de tuer les deux hommes, l’équipage refusait de le laisser là-bas.

Un peu plus tard, deux hommes redescendaient sur la barge pour voguer en direction de la berge, là où les attendaient le dornien et le chevalier errant. L’un avait revêtu les frusques sanglantes de Xaor et se tenait voûté, tandis que l’autre avait une silhouette relativement chétive qui ne pouvait pas être reconnaissable dans l’obscurité nocturne.

Contrebandière/Pirate

Dans une taverne non loin de là, l’ambiance était festive. Les pêcheurs enivrés tapaient allègrement les tables en bois de leur poing, chantant à tue-tête la chanson de la Donzelle et du Marin, embrumés dans les effluves d’alcool. Déjà quelques hommes gisaient au sol, cuvant leur vin bruyamment, au plus grand amusement des autres encore conscients. Dans un coin reculé de l’établissement, prés d’un épais tissu crasseux qui retombait pour couvrir une trouée sur l’extérieur, un individu relativement fin et chétif buvait sa pinte de bière tout en riant de la compagnie de deux badauds. Une pièce de cuir recouvrait ses cheveux, doublé d’un tissu fin qui retombait sous son menton – ne laissant qu’à vue son visage fin et ses yeux noirs.

Si Aaricia tendait à se faire passer pour un homme à chaque fois qu’elle descendait à Port Réal, certaines de ses fréquentations connaissaient son identité – c’est d’ailleurs pour ça qu’elle tenait en respect la plupart des marins de son entourage. Elle avait passé une bonne partie de la nuit à boire et à plaisanter avec ses compagnons mais l’envie de rentrer à la galère se faisait présente. Son obsession pour son navire la poussait à toujours le garder à l’œil dans la baie.

Une fois de plus, elle écarta l’épais rideau pour l’observer, éclairé par la lumière lunaire. C’est là qu’elle perçut des silhouettes sur la berge – une présence immobile qui ne fit que l’inquiéter davantage. Fronçant les sourcils d’appréhension, la jeune femme se décida finalement à se lever, saluant ses comparses avant de se diriger vers la porte du bouge. Silencieuse silhouette encapuchonnée, lorsqu’elle s’approcha à pas feutrés, elle perçut de par la stature et la peau sombre, son Immaculé, Qoeth. Que fait-il là, avec ces… Etrangers ? – Se demandait-elle avec amertume. Si l’Immaculé était en compagnie de ces gens-là, si prés de l’Impitoyable – c’était que quelque chose clochait. Ne ressentant aucun besoin de sympathiser ou de partager, excepté avec ce rat de Xaor, Qoeth n’était pas du genre à se permettre de ramener du monde au navire.

La jeune femme rabaissa le cuir et le tissu qui lui couvrait la tête pour libérer sa longue chevelure emmêlée et elle dégrafa rapidement sa chemise avant d’arriver d’un pas voulu chancelant vers les trois hommes qui se tenait debout. Elle eut le temps de les jauger. Ils étaient bien bâtis et l’épée imposante que possédait celui de droite était quelque peu intimidante. Prenant son courage à deux mains malgré la situation, le Fléau parvint jusqu’à eux dans un jeu d’ivresse fort convaincant.

« Hey ! Z’êtes de beaux marins vous ! Une 'tite passe pour pas cher ? » – Les interpella-t-elle.

Prétextant de s’écrouler sur eux par maladresse, la jeune femme porta rapidement sa main dans son dos, là où était placée sa lame à sa ceinture. Puis quand son regard croisa celui de Qoeth, puis celui de l’homme aux tatouages – homme qu’elle se rendit rapidement compte de l’identité – la jeune femme se décida d’agir avec rapidité.

« ‘Scusez ! » – Murmura-t-elle, avachie contre le dornien.

Puis avant qu’elle n’eut fini son jeu, sa lame venait de se ficher avec virulence dans la cuisse de Sand qui venait de bouger par surprise.
Même s’ils n’avaient jamais vraiment eu l’occasion de s’affronter, Aaricia n’était pas sans savoir qu’un Obéron Sand de Dorne ne rêvait que de lui faire la peau. Il correspondait à la description que ses sbires lui avaient faite. Elle aimait à surveiller les agissements de l’ancien gladiateur. Elle s’écarta brusquement vers l’arrière, retirant la lame alors que Qoeth se jetait sur Orfallen pour le désarmer.

Un peu plus loin, la barque n’était qu’à quelques mètres. Les deux Immaculés allaient bientôt toucher terre.

Spoiler:

Bras droit de Martell

Sur le quai, les embruns fouettaient délicatement le visages des guerriers présent. Un quai la nuit, avait un certain cachet, l'odeur de la mer, le vent salé et les bruits des vagues se brisant contre la baie avait un quelque chose qui excitait le sang belliqueux. L'on se sentait fort dans une telle atmosphère, comme si rien ne pouvait nous arrêter.
L'air marin avait peut être stimulé Orfallen, qui semblait destiné à essayer le tranchant de toutes ses lames sur le pauvre Xaor.
Obéron n'avait pas sourcillé quand l'Ours avait tranché les doigts du boucanier. Même s'il n'était pas adepte de la torture gratuite, il préférait respirer les relents iodés de la mer et considérer que l'estropié ferait un archer de moins en cas d'attaque.
Il le regarda s'éloigner, en ramant comme un démené et fixa son regard dans l'horizon ténébreux. Anxieu, il tripotait sans s'en rendre compte la petite fiole dans sa besace
L'on racontait maintes choses sur l'Impitoyable et il avait pu constater que le navire comptait effectivement parmi les plus rapides qu'il lui ait été donné de voir. La putain des mers n'avait pas mouillé dans le port, c'était d'une évidence abérente. Lui qui voulait les intimider en les laissant croire que les dorniens étaient toujours près à agir pouvait faire une croix dessus. Grand diable, les deux flibustiers le savaient et pourtant ils les avaient quand même conduits, sous la menace certes, mais sans fanfaronner là dessus. Sand devait avoir l'air bien malin maintenant, même en comptant qu'ils aient prévenu les Lannister l'Impitoyable aurait maints fois le temps de prendre le large avant que la moindre galère militaire n'ai pointé sa proue dans les eaux salées... Et là ils se retrouvaient comme deux cinglés, des débutants de pacotilles face à une armée de tueurs sans foi ni loi.
L'espace d'un instant, la Lune Bleue de Dorne songea à abandonner. Cela ne pouvait pas bien se terminer, et il aurait d'autres occasions de mettre la main sur cette bonne femme exaspérente. Mais, il y avait l'honneur aussi. Cette stupide chose qui avait fait tuer plus d'un homme. Il avait agit sous l'impulsion du moment et il se devait d'aller jusqu'au bout maintenant, jusqu'à ce qu'il l'ait rencontré elle.

Soudain, une pute se pointa vers eux. Avant qu'il n'ait pu noter qu'il était bien étrange qu'elle n'ait pas fait de bruit, voilà que la catin trébucha et se rattrapa à lui. Courroucé, il la prit par les épaules pour l'écarter, croisant à peine son regard.
Tout se passa très vite, il poussa la prostituée nonchalamment sur le côté et ... dans un tourbillon de chiffon il vit la lune se reflétait sur quelque chose et ses réflexes de gladiateur lui permirent de pivoter au dernier moment et d'éviter une blessure fâcheuse, même si la lame se planta dans sa cuisse.
Le Dornier grogna sous la douleur, il en avait vu d'autres et même s'il n'avait eu qu'une fraction de seconde, il s'y était préparé. Puis la rage qui remonta en lui lorsqu'il croisa, cette fois pour de bon, le regard déterminé et haineux de son assaillante, lui fit rapidement oublier la douleur, même s'il ne faisait aucun doute que ses mouvements seraient légèrement ralentit à chaud mais que sa jambe le ferait boîter à froid.
D'un geste réflexe, il tira la fiole de sa besace prit la fiole dans ses mains et fonça sur la sinistre Aaricia Tywir. Même dans son état, et en prenant en compte qu'elle savait se battre correctement, il lui serait facile de tenir quelques coups sans arme, de part sa rapidité et sa brutalité de gladiateur.
Il fonça donc sur elle, comme pour la bousculer de l'épaule, mais pivota avant l'impact de façon à se retrouver face à elle pour lui jeter le contenu de sa fiole sur les vêtements.
Du grégeois. Il avait réussi à s'en procurer par une chance de cocu, et s'il lui répugnait de s'en servir maintenant, c'était le meilleur moyen de lui faire fermer son claque-merde et de l'obliger à tenir ses renforts à distance si elle ne voulait pas cramer avec lui.

Au loin, il aperçu vaguement Elijah aux mains avec l'Immaculée, cela s'avérait un combat difficile contre un adversaire redoutable, mais le Dornien avait confiance en la capacité de son allié de tenir tête au tueur silencieux.

Entre temps, lui même avait dégainé et la lune reflétait sur sa lame cette lueur bleutée qui lui valait son surnom.

Le Chevalier Errant

(HJ/ Je n'avais pas encore indiqué que j'attaquais l'Immaculé, même si je vais le faire ! /HJ)

La situation tournait mal, leur position prenait l'eau - sans mauvais jeu de mots, digne du pire des bouffons. Elijah avait fixé longuement l'horizon et le bateau, essayant de voir les deux silhouettes qui s'approchaient d'eux pour pouvoir anticiper le mauvais coup que l'équipage préparait. Il était bien conscient que les pirates n'accepteraient certainement pas aussi facilement son plan, et que la terrible ennemie d'Obéron aurait certainement un plan particulier pour s'en prendre à eux. Il n'avait pas imaginé que les choses changent aussi rapidement.

Toujours concentré sur l'horizon et la barque qui n'était plus qu'à quelques minutes de leur position, il ne fit guère attention à la catin qui essayait de ramasser quelques pièces en vendant ses parties déjà bien usitées, au vu de son allure et de son attitude. Il laissa donc Sand gérer cette gêneuse, et s'en mordit les doigts en découvrant, au coin de l'oeil, le flot de sang qui était expulsé de la cuisse de son allié.
Ravalant un juron entre ses dents, Orfallen se tourna définitivement vers eux et assista alors à la tentative de son compagnon pour reprendre la main et combattre. La nuit, dans un univers sombre, et sans vraiment bien connaître leur adversaire, il ne pouvait pas reconnaître directement Aaricia mais l'attitude d'Obéron et la prise de la fiole, finalement remplie de feu grégeois, pour s'en servir étaient suffisants pour le convaincre. Leur ennemie était plus près d'eux qu'ils ne l'avaient cru, et ils étaient en train de perdre la partie.

Le Chevalier Errant, cependant, abandonna alors ses réflexions et ses pensées et laissa son corps réagir. Poussant un hurlement de rage, il fit un grand geste pour s'emparer de Griffe Solitaire, l'immense épée bloquée dans son dos. Il fit également un pas en avant, comme pour se rapprocher de la lutte entre Obéron et Aaricia - mais ce n'était qu'une feinte.
Il se rappelait bien que l'Immaculé était près de lui, et se souvenait parfaitement des regards haineux lancés entre eux lorsqu'il s'en était encore pris à Xaor. Il savait donc que Qoeth n'hésiterait pas à s'en prendre à lui, et une lutte contre l'esclave était désavantagée. Cependant, l'Ours pariait sur la haine féroce que l'Immaculé nourrissait à son égard pour qu'elle l'aveugle et qu'il veuille profiter de cet "avantage", de cette "erreur" de sa part de vouloir s'approcher de l'autre duel.

Elijah laissa donc cinq secondes à Qoeth pour s'en rendre compte et pour vouloir s'approcher de lui, et arracha sa dague de sa ceinture pour l'envoyer avec rapidité et force derrière lui, en espérant pouvoir surprendre et toucher et blesser son ennemi. Il enchaîna en se retournant et en abattant avec toute sa puissance et sa vitesse sa longue et terrible lame vers l'épaule de son adversaire, tout en priant intérieurement ses dieux, ses vrais dieux, que son plan avait au moins, pour partie, fonctionné.

Contrebandière/Pirate

Les deux hommes trop préoccupés par la chaloupe qui voguait en leur direction n’avaient heureusement pas pu réagir assez vite pour l’empêcher d’approcher. C’était bien la première fois qu’Aaricia se trouvait face à son « ennemi » - celui qui la maudissait depuis qu’elle avait tenté de piller les côtes dorniennes. La pirate, reculée de quelques pas, avait sa dague en main, prête à l’abattre une nouvelle fois sur Obéron si jamais celui-ci se décidait à se rapprocher de trop.

A ses côtés, le chevalier errant avait sorti sa grande épée dans un crissement singulier et Qoeth ne le quittait pas du regard, prêt à donner sa vie pour protéger sa maîtresse et abattre ses ennemis. Le grand noir était en posture combat, solide sur ses appuis mais il n’avait pas encore saisi sa lame, déterminant qu’il avait besoin de ses deux mains pour être efficace dans ce combat.

Pendant ce temps, Aaricia perçut le gladiateur foncer dans sa direction sans même sortir sa lame de son fourreau et elle esquissa un pas vers l’arrière, appréhendant le choc du contact. Si Aaricia avait appris à se battre, la carrure de la jeune femme ne lui permettait pas d’utiliser une quelconque force brute – surtout face à de tels combattants émérites. Elle était rapide, dénuée de toute armure pour la protéger des coups pour bouger plus vite et avec plus de souplesse. Elle se distinguait surtout avec ses armes favorites – à savoir ses deux dagues qu’elle maniait avec dextérité.
Prête à encaisser la charge du dornien, la jeune femme fut prise de court en découvrant une petite fiole que tenait l’homme et dont il lui balança le contenu dessus. Cette couleur, électrique et émeraude, était facilement reconnaissable. Du feu grégeois. La jeune femme étouffa un juron, reculant de plus belle pour être hors de portée de son assaillant, se débarrassant du large tissu qui la masquait quelques minutes plus tôt et qui avait été imbibé de substance. Bien sûr ça n’était pas suffisant. Sa chemise, et ses braies n’avaient pas du être épargnées. Elle jeta un rapide coup d’œil à la chaloupe qui n’était plus qu’à quelques mètres. Ils donneraient leur vie pour la sauver, mais si jamais ses frusques commençaient à s’embraser, il n’y aurait plus de Fléau des mers et ça ferait un sacré paquet d’Immaculés disponibles sur le marché.

Alors que Qoeth se rapprochait dans un élan souple du chevalier errant, ce dernier qui avait prétexté ne faire guère attention à lui, fut rapide et malin en lui envoyant sa dague pour tenter de le blesser. L’homme à la peau charbonneuse la reçut dans l’épaule gauche, la lame se plantant sur quatre centimètre dans son corps. Et pourtant, il ne parut nullement gêné. La douleur était chose inconnue des Immaculés, conditionné dés leur plus jeune âge à être insensible en buvant du vin de bravoure. Lorsqu’Orfallen se retourna pour lui asséner un coup puissant avec son épée, l’homme fit un pas sur le côté - bougeant son buste pour éviter le coup et profita de l’élancement de son ennemi pour retirer la dague de son épaule et tenter de trouver un point faible aux articulations de son armure. L’Immaculé était clairement désavantagé – n’ayant pas pique, bouclier ou braquemart, face à un chevalier aussi bien équipé. S’il pouvait le balancer par-dessus bord, l’homme aurait plus de difficulté à se défendre.

Aaricia faisait toujours face à Sand qui avait maintenant sorti sa lame d’un éclat bleuté dans la lumière lunaire. Jetant un œil de côté pour s’assurer que la barque était assez proche, elle fit quelques pas encore en arrière, ne daignant même pas l’approcher de plus d’un bras et demi et elle tourna les talons pour s’éloigner en courant du groupe. Ses cheveux noirs retombaient sur sa peau cuivrée à chacun de ses pas légers et rapides. Son but était maintenant d’entraîner le dornien à sa poursuite ou trouver de quoi changer de frusques pour ne pas risquer de brûler à tout moment. Si Sand la laissait partir, elle aurait vite fait de s’épargner bien des ennuis – et s’il décidait de la suivre, son ami aurait sûrement quelques difficultés à faire face à trois Immaculés.

Bras droit de Martell

Aaricia lança un regard hébété au Dornien avant de comprendre ce qui lui arrivait. Elle s'était retrouvée aspergée de Grégeois, un élément inflammable d'une très grande dangerosité.
Ni d'une ni de deux, la pirate, alerte se débarassa de son chandail et tourna les talons pour fui et essayer de gagner du temps.
Oberon tendit une main qui se referma sur l'extrémité de ses cheveux qui glissèrent entre ses doigts alors qu'elle s'échappait.
Malgré sa blessure à la jambe, et ce même si elle le ralentissait, il se mit à sa poursuite.
Le Fléau des mers courait vite, la Lune Bleu de Dorne au prix d'un effort de volonté assez important mais aidé par la rage était à quelques mètres derrière elle.
Il attrapa son fourreau, leva le bras et le lança comme pour faucher les jambes de la fuyarde. Une réaction impulsive, il espérait que cela la ralentisse le temps qu'il ait le temps de la rattraper et de lui faire payer.

Soudainement alors que la pirate jetait un oeil par dessus son épaule, et qu'elle voyait Sand lançait son fourreau, son manque d'attention l'empêcha de voir qu'au coin de la ruelle vers laquelle elle courait il y avait un groupe d'hommes portant les couleurs de Dorne. l'un d'entre eux se jeta sur la pirate et la bouscula si violemment qu'elle vola quelques instants dans les airs avant de chuter lourdement sur le sol..

Obéron arriva, haletant, lança un regard noir à Tywir, et lui colla sa lame sous la gorge.
L'homme qui avait bousculé, pendant que les autres se mettaient en position pour ne pas lui laisser de possibilités de fuir déclara :
"Capitaine ?"

" Aaricia Tywir, le Fléau des mers. Briquet !"

Un des hommes fouilla dans sa besace et en sortit un briquet qu'il envoya à son capitaine.

" Ecoute bien putain des mers. Si tu ne veux pas que je te tranche la tête sur le champ, tu vas rappeler tes esclaves immédiatement. Soldats, en formation."

Les dorniers, au nombre de dix en plus de Sand encerclèrent le Fléau des Mers, lames hors du fourreau et pointé vers la captive et se mirent en marche vers les quais.
Si elle tentait quoi que ce soit, elle serait occise sur le champ.

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HJ : moi aussi j'ai des PNJs <3

Le Chevalier Errant

Elijah ne s'intéressait plus à l'affrontement entre Sand et son ennemie ; c'était d'ailleurs à peine s'il observait, du coin de l'oeil, l'arrivée de plus en plus rapide de la chaloupe, où les occupants semblaient avoir compris l'étendue de la situation et leur besoin de venir protéger les leurs. Toute son attention était désormais concentrée sur l'Immaculé, sur ce monstrueux étranger qui combattait d'une façon qu'il ne comprenait pas - et qu'il n'arrivait pas à contrôler.

Qoeth n'était armé que de la lame qu'il avait lui-même envoyé, le blessant au bras, mais l'esclave était beaucoup plus agile et rapide que lui. Engoncé dans sa lourde armure, il était protégé des attaques de l'étranger mais était monstrueusement ralenti par toutes ses protections. Les différents coups portés par Qoeth n'avaient pas encore eu d'efficacité, celui-ci ne trouvant pas (encore) de faille, mais son adversaire savait que ce ne serait qu'une question de temps.
Alors que l'ennemi l'approchait lentement de l'eau, Orfallen comprenait bien que l'Immaculé voulait à la fois attendre du renfort et le pousser dans la Néra. Et il savait très bien qu'il n'arriverait pas à en sortir avec sa grosse armure et qu'il périrait dans l'abîme, comme un des soiffards croisés durant leur route jusqu'ici.
Ce n'était pas acceptable.

Les deux mains jointes autour du pommeau de sa longue épée, il poussa un long hurlement de colère et de rage en se précipitant vers Qoeth. Il était bien conscient que ce dernier n'attendait que cela, une poussée inutile et stupide, pour pouvoir se détourner et le précipiter dans l'eau, mais l'Ours avait prévu autre chose.
Stoppant sa course peu avant d'arriver à hauteur de l'ennemi, sentant bien que son poids et celui de l'armure l'amènerait encore vers l'avant, il planta Griffe Solitaire dans le sol avec toute sa force, gagnant ainsi un point d'ancrage pour éviter d'aller trop vers l'eau et l'Immaculé. Il profita alors de la poussée vers l'avant de ses jambes et de sa puissance pour sauter légèrement en l'air, et, tenant toujours son pommeau, se dériva lourdement et rapidement vers l'esclave. Il espérait ainsi que la surprise l'empêcherait de réagir tandis que ses pieds protégés et bottés viendraient s'écraser sur son torse et le pousser lui-même à l'eau. A voir si Qoeth se laisserait prendre, et surtout si l'étonnante stratégie du Chevalier Errant fonctionnerait.

Contrebandière/Pirate

Aaricia galopait comme une bête traquée, mais en jetant un rapide coup d’œil par-dessus son épaule, elle dut constater que Sand était à ses trousses. Elle ne savait pas si elle devait plutôt s’en réjouir – du fait qu’Orfallen allait devoir affronter seul les trois Immaculés sur le quai – ou plutôt s’inquiéter parce qu’il la talonnait malgré sa blessure. Quand le dornien détacha son fourreau pour le lui balancer dans les jambes, la jeune femme réussit à esquiver avec habileté. Ses prunelles d’ébènes étaient toujours rivées sur Obéron lorsqu’elle arriva au coin de la rue et qu’elle tamponna malencontreusement un groupe d’hommes armés. Surprise, elle bascula en arrière et retomba lourdement sur le sol, la respiration hachée et prise de court par la venue impromptue de ces soldats. Lorsqu’elle vit le soleil frappé sur leur cuirasse, elle étouffa un juron entre ses dents serrées, tentant de se reculer mais en vain. Les hommes venaient de l’encercler, ne lui laissant aucune possibilité de s’échapper.

De nouveau debout, tournant furieusement pour repérer une faille dans leur position – Aaricia dut se résoudre à s’immobiliser lorsqu’elle entendit la voix d’Obéron l’interpeller. Ses hommes se resserrèrent lentement autour d’elle, arme au poing et le Capitaine la menaça de la faire flamber. Dix hommes. Autant dire que la jeune femme n’était plus à son avantage dans cet affrontement.

Un peu plus vers la berge, Qoeth faisait toujours face au chevalier errant, le regard concentré et les traits neutres. Il avait bien compris que la faiblesse de son adversaire résidait dans la lourde armure qu’il portait. Si elle le protégeait des coups et le rendait quasiment intouchable, elle le désavantageait largement pour ce qui était de bouger et frapper rapidement le grand noir. Qoeth voulait l’amener à tourner dos à la baie pour mieux l’y précipiter si la situation se montrait difficile – mais Orfallen le prit de court en se ruant sur lui. Surpris, l’homme se prépara à bondir sur le côté mais le chevalier s’arrêta avant de l’avoir atteint pour se servir de son épée plantée dans le sol pour projeter ses pieds contre l’esclave. Qoeth bascula en arrière mais réussit à se raccrocher au ponton avant de toucher l’eau. Il tenta de se hisser avant que son ennemi ne reprenne contenance et lui abatte sa lame en pleine face.

La chaloupe heurtait violemment le ponton et les deux Immaculés, lames hors du fourreau, se précipitaient vers le chevalier errant. Alors que l’un s’apprêtait à l’abattre sur la tête d’Orfallen, une voix féminine et à l’accent oriental l’arrêta dans son mouvement.

« Ça suffit ! Rangez vos armes. »

Les esclaves cessèrent tout mouvement agressif et s’exécutèrent, rangeant leur arme dans leur fourreau avant de rester immobile, le regard dans le vague.
Aaricia était à quelques mètres d’eux, encerclée par ses assaillants, et elle émit un soupir résigné avant de reprendre.

« Laissez les retourner au bateau. Ils ne tenteront rien contre vous si je ne leur en donne pas l’ordre. » – Son regard croisa celui de Sand. « C’est moi que vous vouliez non ? C’est ton jour de chance dornien. »

Un petit sourire en coin étira ses lèvres moqueuses. Il voudrait récolter les lauriers pour cette trouvaille. Ils n’allaient pas la tuer – elle en était presque sûre. Qoeth se redressa et planta son regard sombre sur sa maîtresse.

« Toi aussi Qoeth. Ne vous faites par remarquer. »

Un regard convenu. Qoeth était l’Immaculé en qui Aaricia avait le plus de confiance. Il n’était pas comme les autres – il était devenu au fil des années beaucoup plus humain et reconnaissant.

Date d'inscription : 17/07/2012

Le petit groupe d'étrangers en était venu aux mains assez rapidement.
Leur petit manège dans le bordel n'avait pas été sans faire de bruit et à Port Réal, ce genre de mélopée était fort appréciée de certains oisillons mélomanes, qui tel un choeur reprenait les refrains et les portaient jusqu'au chef d'orchestre.
Et le concerto dornien s'était propagé dans toute la ville.

Alors que les soldats d'Oberon Sand encerclaient la terrible Aaricia Tywir, qui elle même ordonnait à ses esclaves de rester tranquille.
Un tout autre genre de spectacle vint mettre fin à ce dénouement tant désiré.
Une trentaine de soldats en armure se déversa sur le port. Torches en main, boucliers, lances, quelques archers aussi.
Parfaitement alignés, prêt à faire feu ou à pacifier le port au moindre signal, qui survint de derrière le bardas de fer, d'une voix suave.

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" J'ai le regret de vous informer que nous sommes à Port Real et que cette ville et qu'aucun d'entre vous n'a la moindre autorité ici, que ce soit l'ambassadeur de la Maison Martell ou l'impératrice des Mers Aaricia Tywir. Je me vois aussi au regret de poursuivre en vous déclarant, provisioirement en état d'arrestation pour avoir croisé le fer dans la capitale en tant de paix. Si vous daignez bien me suivre."
Bien sûr qu'ils daignerez, ils n'avaient pas le choix.
Lord Varys ne se déplaçait rarement en personne pour de telles choses, mais étant donné les relations entre Lannister et Martell, mieux valait éviter que des subordonnés ne cochonnent tout le travail réglé comme du papier à musique.

Bras droit de Martell

Malgré le fait qu'il avait à chaque fois repoussé les raids pirates sur les côtes dorniennes, chose que peu avait pu faire, il vivait la liberté de Tywir comme une humiliation. Quel ne fût pas ce sentiment de revanche, alors qu'il la tenait enfin à sa merci.
Après toutes ces péripéties, le terrible Fléau des Mers était prisonnier.

Mais il aurait mieux fait de la décapiter sur le champ. Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, et ce vieil adage s'avérait d'autant plus vrai à Port Réal.
La capture lui était monté à la tête, la Lune Bleue de Dorne avait voulu tout l'impitoyable, alors que privé de son capitaine, l'équipage n'aurait été qu'une flopée d'esclaves tout juste bon à ramener jusqu'à épuisement.
Obéron et ses gardes étaient donc devant le quai, à écouter les doléances de la captive, Elijah près d'eux, lorsqu'une petite milice royale débarqua en arme et amure alors qu'une voix doucereuse se faisait entendre.

Il n'avait jamais rencontré l'Araignée, mais le prince Oberyn l'avait bien mis en garde " Il s'agit du maître espion de Port Réal. Il sait tout, toujours, même ce que tu as pris au petit déjeuner."
Dire qu'il logeait dans un bordel, loin du donjon rouge pour justement rester incognito...

" Vous n'oseriez pas !" cracha-t-il à l'intention de l'Eunuque. Mais devant le sourire étiré du chauve flasque, il comprit que si, Varys oserait.

Les gardes s'avançaient, et Obéron lança un regard impérieux à ses hommes qui mettaient la main à la garde. Ca ne servait à rien de résister, l'Araignée avait laissé entendre qu'il savait qui ils étaient, et le bras droit des Martell comprenait qu'ils en tireraient probablement une certaine immunité, mais pour l'heure, Port Réal voulait montrer qui commandait ici ...

La Lune Bleue obtempéra donc ...

- - - - - - - - - -
HJ : A mon prochain tour, Oberon sera écarté pour que je joue Varys. Aaricia et Elijah se retrouveront à côté.

Le Chevalier Errant

Elijah avait eu de la chance. Sa tactique avait fonctionné et l'Immaculé s'était laissé prendre, bientôt propulsé vers la Néra devant eux. Cela lui donnait quelques précieuses secondes pour songer à un nouveau plan, une nouvelle stratégie pour gérer trois de ces esclaves invincibles et instoppables. Arrachant Griffe Solitaire du sol, tenant fermement son pommeau, il poussa un long soupir pour rassembler toute son énergie et vendre chèrement sa peau.
Son cri de guerre était prêt à sortir de ses lèvres tremblantes de rage quand la voix de la pirate vint achever leur combat avant même qu'il le débute. Partagé entre la satisfaction de vivre encore quelques heures de plus et le dépit de ne pouvoir mener un affrontement épique et perdu d'avance, il posa longuement son regard sur les pirates, essayant de voir s'il aurait pu les vaincre et trouver une quelconque faille en eux - mais il n'y parvint guère. Les Immaculés étaient définitivement des êtres étranges et troublants, et mieux valait éviter de les affronter, même si son ego et sa fierté ne le voyaient pas de la même façon.

"Sage décision, pirate."

Son regard sombre se posa sur la jeune femme, et il lui fit un signe de tête. Il sentait bien qu'elle ne supportait guère la situation, mais qu'elle l'acceptait par égard à ses hommes et à sa propre vie. Il respectait ceux et celles qui faisaient passer la survie de leurs troupes avant leur propre fierté, c'était bien là le signe de l'honneur et des êtres de grande valeur. Quel dommage qu'ils soient ainsi opposés.

Lentement, Orfallen rangea sa lame dans son fourreau placé dans son dos et poussa un long soupir en croisant les bras. Attendant la suite des évènements, considérant que ce jour était celui d'une belle victoire, il laissait peu à peu son corps se détendre après les récents combats. Apparemment, tout se passait bien et ils pourraient enfin offrir au Dornien ce qu'il espérait depuis tant d'années... mais les dieux avaient un autre avis.
Trois dizaines de Manteaux d'Or apparurent soudainement dans le port de la capitale de Westeros, entourant beaucoup trop rapidement leur petit groupe pour qu'ils puissent intervenir et se défendre. Malgré la puissance des Dorniens et sa propre vaillance, gérer leurs nouveaux adversaires, les trois Immaculés et la pirate, c'était malheureusement beaucoup trop.

Pendant de longues secondes de silence tendu, personne ne bougea, personne ne réagit après les paroles troublantes et pourtant claires de Varys. L'Ours connaissait sa légende et son mythe, et l'avait reconnu suite aux différents portraits dressés par les habitants de la ville sur l'Araignée. Il haïssait ce genre d'hommes, pas à cause de son handicap mais plutôt à cause de sa fonction et de son occupation.
Comme son regretté Seigneur, Eddard Stark, il ne supportait pas ces complots, ces rumeurs et ces "jeux de pouvoir". Hélas, il était désormais sous la coupe du pouvoir de l'Eunuque, et sentait que les prochaines heures ne seraient pas agréables.

"L'acier a été tiré de son fourreau pour de justes raisons. Cette femme est une pirate réputée et dangereuse. Le Dornien vous expliquera clairement les griefs à son encontre et qui la rendent impropre à garder sa tête."

Serrant toujours les bras, Elijah offrait l'image d'un homme calme mais dangereux. Il ne nourrissait cependant aucune envie de se déchaîner - pour le moment.

"En tant que Chevalier Errant anciennement au service de Dorne et de Castral Roc, j'ai rempli mon office en aidant à la capture d'une criminelle. Et je me soumets à l'autorité royale."

Son ton était impérial et autoritaire. A voir si cela lui attirerait ou non des soucis.

Contrebandière/Pirate

Aaricia sentait poindre la fâcheuse situation. Ça n’était pas la première fois que ce genre de choses lui arrivait mais elle sentait que se dépêtrer du dornien, surtout ici à Port Réal, s’avérerait compliqué. Quand elle ordonna à ses Immaculés de cesser le combat, le chevalier qui se battait avec Qoeth lui adressa quelques mots, comme s’il lui reconnaissait une « sage décision ». Ceci lui arracha un sourire moqueur avant que son regard ne se plisse sur une trentaine d’hommes qui s’approchaient d’eux en faisant tinter leur armure.

La jeune femme se crispa, son expression virant de l’insolence à la gravité. Les manteaux d’or – pourquoi fallait-il qu’ils interviennent ? Comment avaient-ils su ? Elle n’avait jamais eu de problème avant aujourd’hui en venant à Port Réal – sûrement parce qu’elle s’était faite assez discrète pour ça. Mais voilà, Obéron Sand avait tout gâché. Un homme à la peau pâle et au crâne lisse venait de dépasser les soldats pour se présenter à eux. Si Aaricia gardait ses distances avec tout ce qui concernait les affaires de la Couronne, elle n’était pas sans savoir que certains individus de la Cour laissaient traîner leurs oreilles assez facilement. Cet homme en faisait sûrement partie. C’était bien la première fois qu’Aaricia voyait Lord Varys en personne – mais il fallait avouer qu’elle s’y connaissait en matière d’eunuque. Varys se montrait affable, à première vue, mais surtout tout mielleux de sourire lorsque Sand s’indigna qu’il veuille tous les arrêter…

« En temps de paix ? Ça n’est pourtant pas ce que j’ai entendu. » – Glissa la jeune femme, une étincelle de provocation dans le regard, mais elle offrit un sourire franc à son interlocuteur avant de tendre les poignets. « Je suis toute à vous messieurs. Ce dornien n’a aucune manière. »

Elle adressa un regard amer en direction de Sand avant de reprendre.

« Si je mérite d’être jugée, mon équipage n’est que sous mon commandement. Des esclaves voyez-vous. Les mettre au fer ne fera que vous encombrer de leur présence et j’imagine qu’en temps de « paix » et fête, le gite et le couvert revient cher. » – Elle haussa brièvement les épaules. Elle espérait que Varys ne désirerait pas s’en prendre à son équipage dans l’immédiat.

Voir Sand fulminer était un vrai délice pour la jeune femme, et quand le chevalier errant lâcha une petite remarque à son égard, la pirate leva sa main dans un geste de révérence. Elle était habituée à ce genre de propos. Elle était une pirate, certes, mais ses relations se creusaient même au sein des Sept Couronnes. Peut-être pourrait-elle faire valoir sa vie. Le comportement du chevalier transpirait la prétention. Aaricia grimaça une moue ennuyée, attendant de voir ce que Varys déciderait de faire d’eux et de son équipage.

Date d'inscription : 17/07/2012

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Lord Varys pour Port Réal était bien plus un nom, qu'un visage. Toute la ville connaissait le nom de l'Araignée, tout le monde connaissait sa réputation, mais au demeurant seuls les habitués de la Cour connaissaient son visage, et personne ne pouvait se targuer de le connaître intimement. Pas même le roi, encore moins la Main ...
De tous les membres du Conseil Restreint, il était le plus fantasmé et par conséquent, probablement le plus puissant, d'une certaine manière tout du moins. Littlefinger, bien que d'une roublardise reconnue, n'avait donné que trop d'exemples de ce dont il était capable. Il tirait ses sources de ses putains, et de fait il n'y avait rien de particulièrement brillant à imputer la cause des mésaventures de certains nobles qui avaient fréquentés la veille un des bordels du grand argentier de la couronne.
Mais pas Lord Varys. Ses oisillons étaient partout et nulle part, les gros volatiles bruyants et connus n'étaient que des leurres. Une arrestation incongrue ? Une mort mystérieuse ? Pourquoi ? Comment ? Toutes ces questions n'avaient pour réponse que l'ombre d'une Araignée au centre de sa toile, contemplant ses victimes.

Nul, sur ce quai, n'était en mesure de prévoir ce que l'Eunuque pensait et quel sort il leurs réservait.

Le Dornien, avec son tempérament sanguin de gladiateur étranger défia le premier. Un simple sourire entendu le remit à sa place. Un chien bruyant, montrant les crocs mais au final, trop bien dresser pour se rebiffer devant l'autorité.
Ensuite, ce fût le tour de ce Elijah Orfallen. Il s'était présenté comme un porte lame à la solde des Lannister, et les oisillons avaient entendu le nom murmuré par Sand. Avant de se rendre ici, Varys avait consulté les registres tenus par les capitaines de Tywin Lannister et s'était renseigné à son sujet.
L'arrogance avec laquelle il parlait ne fût pas du goût de Varys, qui y était habitué. Encore un de ces hommes à la virilité exacerbée qui voulait montrer qu'il était "couillu". Une chose que le maître espion avait du mal à comprendre.

" Anciennement dit-il en faisant sonner ironiquement ce mot. A présent vous n'êtes qu'un trouble fête. Mais je veux bien envoyer un corbeau à Lord Tywin pour lui demander que faire de vous, mercenaire. Après tout, même si vous avez troublé le bon déroulement des Jeux de son Roi et petit fils."

La menace était claire. Le curriculum vitae d'Elijah n'impressionnait guère Port Réal, et s'il tenait tant à s'en prévloir, Lord Tywin pouvait être interrogé. Connaissant la réputation du vieux lion, Orfallen devait sans doute savoir qu'au mieux il perdrait la tête, au pire un coup des marteau dans chaque genoux le livrerait à la mendicité.

Lorsqu'il en eut fini avec l'homme du nord, le regard doucereux et insondable de Lord Varys se posa sur Aaricia. Encore une impudente qui pensait que ses règles s'appliquaient à la capitale. Pauvre sotte. Les jeux de pirates étaient relativement basiques.
Sans doute remarqua-t-elle que Varys ne la dévorait pas des yeux. Son regard se promena sur son corps, mais sans lubricité, d'aucune manière.
Une raison pour elle d'avoir peur.
Les charmes féminin ne lui seraient d'aucun secours avec un tel homme.

" L'ironie est une épice délicieuse, qui peut se marier avec la plupart des mots : révélant les pensées comme le poivre relève le goût, pour peu que l'on sache la doser convenablement. En l'occurrence elle pourrait révéler un goût de haute-trahison...." Tout le monde connaissant la sentence d'un tel crime, Varys obtint le silence aisément.

" A charge, s'ajoute la reconnaissance de posséder un équipage de pirates, d'être leur capitaine reconnaissant par là les crimes commis par la piraterie. Et pour ajouter encore un peu de consistance à votre cas, madame, vous reconnaissez être une esclavagiste, acte considéré comme criminel dans les sept-couronnes. Félicitation, vous venez de condamner votre équipage à mort. Le noir pourrait leu être proposé, mais votre condition ne vous offre pas ce choix"

Varys fit un signe de la main et le capitaine de la garde s'approcha de lui pour qu'il lui murmure quelque chose à l'oreille.
Les gardes encerclèrent le petit groupe et tout le monde se mit en marche vers un ailleurs, probablement la prison.

Quelques hommes de Varys restèrent en retrait et se dirigèrent vers la capitainerie. L'Impitoyable aurait sans doute la visite de quelques navires de la flotte royale.

Le Chevalier Errant

Le visage d'Elijah se ferma suite à la réponse de Varys. Ses doutes étaient confirmés : cette espèce d'homme n'était qu'un furoncle, qu'un parasite dans le bon fonctionnement de la ville et de la royauté. Il colportait des rumeurs, savait tout sur tout et en tirait un pouvoir beaucoup trop grand. Lui ne supportait pas ce genre de pratique, qui était opposée à toutes ses valeurs et à tout honneur. Le respect, la fierté, le prix du sang et du devoir étaient des considérations trop éloignées de cette verrue humaine, et il se retint de se jeter sur sa gorge pour l'arracher de ses mains

Après de longues secondes de réflexion, il fit un signe de tête, il acquiesça mais à contre-coeur.
Tout autour de lui, les Manteaux d'Or se faisaient de plus en plus menaçants et il savait maintenant que le parchemin caché dans son armure ne lui serait d'aucune utilité. Varys semblait vouloir absolument montrer son autorité et compenser son infirmité, et espérait ainsi pouvoir faire tomber le Chevalier Errant et le Dornien en plus de la pirate. S'il appréciait évidemment l'énoncé des charges pesant sur Aaricia, il sentait bien que lui ne s'en sortirait pas facilement et qu'il allait devoir avaler des couleuvres pour réussir à retrouver son errance.

Calmement, Orfallen se mit donc à suivre Varys et ses hommes, plaçant ses bras le long de son corps pour éviter de donner toute excuse aux Manteaux d'Or de sortir leurs lames. Autant voir ce qu'ils avaient en tête et ce qui lui était réservé avant de se lancer dans une charge héroïque noble mais suicidaire.

Contrebandière/Pirate

L’homme qui leur faisait face, se coulant dans l’ironie, prit soin de remettre à leur place chacun de ses interlocuteurs, que ce soit par la parole ou une simple expression. Même si Aaricia pensait qu’elle subirait la punition alors que les deux autres seraient gratifiés pour ça – elle devait s’avouer agréablement surprise par la tournure de la situation. Même si tout cela sentait définitivement le roussi pour elle. Après tout, c’était elle la hors-la-loi ici. Quand l’Araignée en vint à reporter son attention sur elle, la pirate le fixait, immobile, le faciès neutre.

Varys se contrefichait du fait qu’elle soit une femme – chose dont elle avait l’habitude en réalité étant donné qu’elle passait le plus clair de son temps en compagnie d’eunuques. Pas de malaise à avoir, pas d’humiliation ou de harcèlement – et même si ça pourrait s’avérer utile d’être une femme en certaines circonstances, Aaricia préférait affronter son destin comme les autres.

L’Araignée commença à faire un petit discours sur l’ironie, prétextant qu’elle pourrait cacher haute trahison. La jeune femme ne cilla pas, ne pensant pas moins qu’elle n’avait cure des Sept Couronnes, de ses lois, de ses bourges et de son roi. Elle était une femme libre. Qui mourrait librement sûrement. Lorsqu’il mit le doigt sur le fait que la brune venait d’avouer tous ses crimes, Aaricia esquissa un sourire.

« La franchise n’est pas monnaie courante aux Sept Couronnes hein ? Non, vous, vous préférez faire peser la menace dans vos mots avec habileté – en espérant que vos interlocuteurs ne soient pas trop cons pour pas les piger. » – Railla-t-elle. « Malgré le fait que vous soyez un eunuque, rien ne vous empêche de pisser sur vot’ territoire semblerait. Je peux vous épargner l’exécution de chacun de mes hommes vous savez ? »

En leur ordonnant de se tuer eux-mêmes ? L’effet serait sûrement impressionnant mais Aaricia ne le souhaitait pas. Elle daignait espérer que l’Impitoyable puisse s’en sortir d’une manière ou d’une autre. Elle les détestait, eux et leurs jeux de pouvoir. Un trône pour quatre rois. Si ça ne tenait qu’à elle, elle brûlerait tout ça et pendrait haut et court les lions, les loups, et les cerfs. Aaricia ne baissa pas les yeux, ni la tête. Les lèvres closes, elle se mit en marche comme ses « ennemis » premiers, et suivit le petit groupe de manteaux d’or qui les menait à la prison.

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